Lila, Rennes

Bonjour,

Je suis Lila, maman d’un garçon de 11 ans.

Quand T. a eu 4 ans, je me suis renseignée des possibilités qui nous étaient offertes pour réaliser un voyage pendant 1 an. C’est à ce moment là que j’ai découvert l’Instruction En Famille (IEF). Avant ce moment, je ne savais pas que ça existait.

Ça m’a tout de suite paru une évidence, parce que l’école telle qu’elle est pratiquée et existe actuellement m’a, à l’inverse, toujours semblé être un non-sens et un non-respect de l’humain. Je n’ai jamais été à l’aise avec l’idée d’enfermer les enfants plusieurs heures par jours au même endroit, avec les mêmes personnes, tout au long d’une année et toute leur enfance et en leur faisant pratiquer – de force – une seule et même activité qui consiste à être assis sur une chaise et écouter, noter ce qu’on leur dit et faire des exercices. Pour moi, cela n’est pas la vie, ce n’est pas comme ça qu’on apprend, ce n’est pas comme ça qu’on découvre tout le potentiel de l’existence et qui on est. Et ça n’est pas respectueux.
De plus j’ai toujours trouvé l’environnement scolaire extrêmement violent. Qu’il s’agisse des jeunes entre eux et leur façon de poser les relations souvent basées sur la concurrence et l’affrontement, physique ou psychologique ou les adultes encadrants. Les jeunes sont encouragés dans cette mesure permanente les uns aux autres à travers les notes et une façon de fonctionner anti-cooperative et qui opère façon systématique un gommage des spécificités individuelles alors qu’elle pourrait trouver un moyen de les mettre en valeur et les encourager. Dans cet environnement, ceux qui entrent dans le moule et l’injonction de « meilleur rôle » sont encouragés et ceux qui n’y entrent pas sont rejetés et y perdent leur estime d’eux-mêmes et leur confiance.
Ils perdent des chances d’être, plus tard, des adultes épanouis. Et la société perd ce qu’ils pourraient apporter s’ils l’étaient. Comment ne peut-elle pas en avoir conscience !?

Au-delà de ça, je ne cautionne pas non plus les méthodes par lesquelles les injonctions des adultes et encadrant sont menées. Il est admit et continu d’être témoin de VEO (Violences Éducatives Ordinaires) au sein des écoles dès lors qu’un jeune ne rentre pas dans le cadre et remet en question ou s’oppose à ce qui y est pratiqué.
« A l’école on a pas le temps de faire de la psychologie et de s’adapter aux spécificités de chacun. C’est à lui de s’adapter. » Réponse apporté par la maîtresse face aux difficultés d’adaptation de T. 4 ans.
Et que ce passe t’il s’il ne suit pas le mouvement ?
Les VEO sont constituées de nombreuses stratégies visant à opérer une pression psychologique (remplaçant les menaces physiques) qui a des effets délétères sur l’enfant. Humiliations en tous genres, chantages, mouvement d’humeur, punitions,… mais aussi carottes diverses. (Renseignez-vous sur les VEO).
L’éducation à l’école ressemble bien plus à un dressage qu’à un soin mis à faire grandir un individu dans la connaissance et sa relation au monde et à lui-même. On ne se demande pas de quoi il a besoin et qui il est, on lui demande de nier ses besoins pour s’adapter au fonctionnement de la structure. On nie qu’il puisse être un individu à part entière doué de spécificités propres.
Espère-t’on que plus on les prendra tôt et moins ils pourront développer de spécificités propres ? Espère-t’on qu’ils n’en aient pas déjà par essence ? Plus un enfant est jeune, moins aurait’il de PERSONNALITÉ PROPRE et de besoins uniques dignes de respect ?
Et dans ce cadre, on lui fait passer le message à ce jeune individu que c’est BIEN lorsqu’il s’oublie, et MAL lorsqu’il s’écoute.
C’est selon-moi, une façon de formater les masses dès le plus jeune âge à renoncer à leur souveraineté et aspirations individuelle et de groupe au profit de la structure administrative. Mais depuis quand les structures sont faites pour que les individus soient à son services et pas l’inverse ? Je trouve cet environnement antidémocratique et même totalitaire. Je ne pense pas que cela forme des citoyens conscients et impliqués dans les enjeux de société, mais bien plus des citoyens doués pour se plier docilement devant l’autorité et découragés de la remettre en question, ni même de s’y impliquer.

Voilà la compréhension qui sous tend ma motivation. Offrir à mon enfant la possibilité de savoir qui il est et quelles sont ses réelles aspirations sans influence de « la validation » ou « la réprobation » d’une structure administrative qui ne se met pas au service de son peuple mais exige l’inverse.

Dans mon témoignage, je dois ajouter que mon enfant est doté d’un profil psychologique atypique. TDAH, hypersensible, HP, avec un soupçon pour un spectre autistique mais qui ne sauterait pas aux yeux.
Il passe superficiellement pour une personnalité difficile alors que sa problématique première est une énorme réactivité émotionnelle.
On peut me trouver dans l’exagération. Mais c’est qu’on ne comprend pas ce que VIT dans son âme et dans ses trippes une personne avec une neurologie atypiques, HP par exemple. Il y a un grand pourcentage de ces enfants HYPERSENSIBLES et en besoin d’HYPER SENS qui ont la chance de pouvoir vivre une instruction, en famille, adaptée à leur spécificités, même sans diagnostique.
J’aurai aimé que l’école de la république soit vraiment au service de ses enfants. Mais pour le bien de mon fils, l’IEF est le seul moyen de le respecter en tant qu’individu.
Faisant cela, j’espère élever un futur citoyen responsable et concerné par l’importance de la souveraineté du peuple et de lui-même, en lien avec les autorités. Et non l’inverse. Valeur que nous voyons chaque toujours plus niée par notre état.

En IEF, mon fils est épanoui, nous n’avons donc pas ressenti le besoin de l’étiquetter avec un diagnostique officiel. Je le connais, je m’adapte à lui. Et lui apprend à son rythme à s’adapter au monde.
Par contre, si l’IEF est interdite, il représente un profil de personnalité qui ne pourra pas faire autrement que d’être BROYÉ dans cette main implacable de la scolarisation.
En deux ans, en maternelle, je retrouvais mon fils changé, transformé, anéanti, chaque soir après son retour. Je le voyais dépérir un peu plus chaque jour.

Il n’avais pas ces manifestations impressionnante qu’on certains enfants qui font des crises d’angoisses le matin, ou qui font pipi au lit la nuit. Qui hurlent dans la voiture pour ne pas y aller.
Non, mon garçon, à 4 ans, prenait courageusement sur lui. Mais je voyais son innocence et sa joie de vivre partir en fumée,… Amertume et révolte s’installer.
Autrement dit, pour lui comme beaucoup d’autre, sa détresse est plus difficilement détectable et plus facilement niable. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas de conséquences grave. Au contraire.

Dès lors que nous avons commencé l’IEF, c’est le petit garçon plein de vie et d’enthousiasme que je connaissais qui est réapparut.
JE N’AI PAS ENVIE D’ATTENDRE QUE « LA MACHINE ÉCOLE » L’ABÎME DEFINITIVEMENT POUR RÉAGIR.
Parce que mon fils est différent de la plupart des enfants et que pour lui l’école est plus qu’une activité ordinaire, mais que ça s’apparente à une torture continue,… L’IEF nous a sauvé.
Parce que nous avons eu le droit de choisir une autre façon d’instruire notre enfant, aujourd’hui, T., à 11 ans, est toujours joyeux et épanoui et il grandit en se préparant à devenir un adulte pleinement investit et volontaire dans la communauté, plein d’assurance en lui et en ses capacités.
Il sait déjà ce qu’il veut faire plus tard.
Il mène chaque jours de nouveaux projets qui vont dans ce sens.
Il a eu bien plus de temps et d’énergie, ainsi que l’esprit libre et léger, pour s’adonner à ses passions. Il devient chaque jour un peu plus expert dans son domaine : la programmation.
Il est passionné et curieux de découvrir des choses nouvelles chaque jour.
Et surtout, il apprend à entrer en relation avec l’autorité, les responsabilités, les obligations, les contraintes… à son rythme et dans le respect de lui-même. Dans le respect de son besoin de temps, de recul et d’introspection pour comprendre et maîtriser ses émotions débordantes.
Et sans subir le contre coup, trop violent et destructeur pour un enfant atypique, que représente la confrontation avec tout un système et un collège d’adultes implacables.

Pour le bien d’un pourcentage non négligeable d’enfants et en constante progression, l’IEF est un recours salutaire. Nous ne sommes pas tous pareils. Laissez-nous la LIBERTÉ de ce choix.

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