Frédéric et Angélique, Montargis

DÉVOILER SA VIE POUR SAUVER SES DROITS !

Nous sommes les heureux parents d’É. 8 ans, Ti. 4 ans et Té. 1 an.

Avant même d’avoir des enfants, nous croyions corps et âmes en l’école de la République. C’est un passage obligé et nous ne nous sentions pas capable d’instruire nos enfants à la maison.

É. a été scolarisée dans une première école maternelle où ses deux maîtresses étaient supers et lui ont donné goût à l’école. En 2017, nous avons déménagé. É. à donc changé d’école. En classe de grande section, sa maîtresse était douce et gentille. Elle a continué d’offrir à É. un environnement d’apprentissage bienveillant.
Et puis, l’entrée en CP en septembre 2018 est venue chambouler cet équilibre. É., qui adorait aller à l’école, s’est mise à pleurer le matin, à angoisser… Nous avons rapidement fait le choix d’inscrire É. dans une école différente, une école où ses angoisses et son envie de bouger seront acceptés. Nous avons vu notre fille se transformer et retrouver le sourire. En Janvier 2020, É. a été diagnostiquée par sa pédiatre après de nombreux tests (neuropsychologue, psychomotricienne, orthophoniste) d’un Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDA-h) associé à un Haut Potentiel Intellectuel (HPI). Nous avons enfin pu comprendre comment notre grande fille fonctionnait. Il est évident qu’elle ne rentrera jamais dans le « moule » de l’éducation nationale. En Mars 2020, notre pays est touché par une pandémie sans précédent qui a eu raison de nombreuses entreprises. L’école d’É. n’a pas survécu, et a fermé définitivement !
Impossible de remettre É. dans l’école de notre secteur, impossible de lui faire subir les règles de l’école publique. Décision est prise, É. sera en IEF à la rentrée de septembre 2020.

Ti. est rentré à l’école en septembre 2019. Il a d’abord fréquenté l’école à pédagogie alternative de sa sœur jusqu’en novembre. Suite au départ de la maîtresse de maternelle, les enfants de petite section ont dû quitter l’école. Il a donc fait ses premiers pas dans l’école publique avec une maîtresse qui l’a accepté avec ses petits « soucis ». Là encore, il a eu la chance de connaître une super maîtresse.
Au moment de notre prise de décision concernant l’IEF d’É., Ti. devait rester à l’école publique. En raison du contexte pandémique et après de grosses réflexions, nous avons décidé de le garder aussi en IEF.

Notre nouvelle vie pouvait commencer. Il nous fallait une pièce, un endroit dédié à l’IEF. C’est pourquoi nous avons fait de gros travaux tout l’été pour offrir un bel espace de travail à nos enfants. Nous avons organisé notre petite vie autour de nos enfants et de leur instruction. Pour É., nous avons acheté des ouvrages en mathématiques et en français, les mêmes ouvrages qui sont utilisés par les maîtresses de l’éducation nationale. Comme les enfants scolarisés, elle a un cahier de grammaire, de dictée, de poésie etc… Pour Ti., nous avons opté pour le programme de Moyenne Section adapté à l’IEF. Il étudie, au même titre que les autres enfants, le langage, le graphisme, la compréhension orale, les mathématiques, les arts et les sciences. Toutes les semaines, É. et Ti. participent à des ateliers de découverte du monde dispensés par une ancienne maîtresse de l’éducation nationale. Ils y découvrent ainsi les sciences, l’histoire et la géographie. Ils suivent également, une fois par semaine, des ateliers d’Anglais. Et pour les sports?
É. pratique l’escalade, la GRS, le judo et la natation.
Ti. pratique l’escalade, le multisport et la natation. Dans notre IEF, nous allons à notre « école » les lundis, mardis, jeudis et vendredi matin de 10h à 12h, avec parfois une pause jardin et parfois aucune pause. Ce sont les enfants qui expriment leurs besoins. Chaque jour démarre par une séance émotion. On parle les uns après les autres de chose qui nous font envie et nous exprimons notre émotion du moment.
Ensuite, on repère la date, la saison et la météo. Puis on attaque le français, les maths, le langage, les arts plastiques etc… Après le repas, c’est fini! On fait en deux heures ce que font les enfants scolarisés en une journée. É. et Ti. n’ont pas une charge scolaire très importante ce qui leur permet d’être libre de faire pleins d’autres choses (visite, sport, sorties etc..) Et la socialisation ?
Nous ne voyons pas la socialisation comme être enfermé dans une pièce avec 30 enfants identiques pendant un an.
Pour nous, la socialisation, c’est rencontrer un maximum de personnes différentes avec chacun leurs histoires, leurs passions, leurs religions etc…
Si nous devions faire un comptage rapide, ils rencontrent
· une vingtaine d’enfants et adultes lors des ateliers de découverte du monde et d’anglais. · Une quinzaine d’enfants et deux adultes lors des cours d’escalade · Idem pour la GRS et le multisport· Une trentaine d’enfants et d’adultes pour le judo et la natation.

A cela se rajoutent, toutes les visites, tous les amis, toutes les sorties (courses, pique-nique, parc municipaux, etc.).

Il y a un an de cela, jamais nous n’aurions fait l’Instruction En Famille (IEF), jamais nous n’aurions autant bousculé notre quotidien car nous avions déjà trouvé un équilibre. Mais voilà, il nous a fallu revoir notre jugement, revoir notre organisation POUR nos enfants. Un jour cela pourrait arriver à tous. Chacun doit être concerné par ce texte de loi qui veut TOUS nous priver de liberté.

Soutenez nous et protégez, vous aussi votre liberté.

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