Témoignage d’une enseignante foncionnaire sur le Huffingtonpost : je suis enseignante fonctionnaire et pour l’instruction en famille car l’école a besoin d’alternatives.
[…] J’aime l’Ecole, j’aime mes élèves […] Pourtant, je n’ai pas toujours aimé l’Ecole. Enfant, je la détestais. Un peu différente des autres, je trainais un boulet invisible et j’en ai bavé… […] Le soir, je pleurais dans mon lit, en pensant que le lendemain je devrais retourner à l’école. Plus âgée, au collège, c’est devenu un supplice. […] Je n’ai pas souffert à proprement parler de phobie scolaire. […]
Je suis maîtresse et également mère de plusieurs enfants. Ils sont tous différents comme chacun de nous et ont donc été plus ou moins adaptable à l’école. Il y a eu quelques alertes… Un de mes fils qui se faisait harceler […] Je me suis toujours, accorchée a deux espoirs : le premier c’est que si besoin je pouvais changer mes enfants d’école, les mettre dans le privé sous-contrat ou même hors-contrat. Mon deuxième espoir : je pouvais également et en dernier recours, arrêter de travailler quelques temps pour leur faire la classe à la maison. […] En France, j’avais la possibilité comme chaque parent, si l’Ecole faisait du mal à mon enfant, de l’éloigner de l’école. C’était mon droit. Je n’avais pas besoin de le justifier parce que j’étais en itinérance, ou parce que mon enfant avait une pathologie. C’était mon droit. De garder mon enfant près de moi. De l’élever comme il avait besoin d’être élevé, selon ses particularité, selon les miennes, selon mes fondamentaux d’éducation. C’était mon droit et il était précieux.
Depuis quelques années, je suis sur Facebook un groupe d’une association qui regroupe des parents d’enfants instruits à la maison. Ce groupe n’est ni religieux, ni d’une quelconque idéologie. Ou alors c’est l’idéologie d’être le meilleur parent possible […] Et je suis tombée admirative de toutes ces personnes qui mettent leurs enfants au coeur de leur quotidien. Ces familles ne parraissent ni exaltées, ni critique envers la Socièté, ni élever leurs enfants en dehors de la Socièté. Elles ont juste choisi de prendre du temps, leur temps, pour leurs enfants. Elles ont construit leur vie de famille autour de ce projet, et il est noble. Car qu’y a-t’il de plus noble que de vouloir éduquer* son enfants dans le respect de sa nature et de ses capacités, à partir du moment où on le garde dans le respect de la Socièté ? Et à partir du moment où on lui donne la même instruction que les autres enfants de son âge, les mêmes apprentissages, ce qui est garanti par la surveillance annuelle des inspecteurs.
D’autre part, en plus de cette association, dans ma vie personnelle, j’ai déja croisé des familles faisant l’Education* à domicile.[…]
Une socièté a besoin d’alternatives. Nous avons tous besoin d’alternatives. C’est ce qui nous permet de respirer, ce qui nous permet de penser.Nous devons savoir que certaines libertés nous restent, comme celle fondamentale d’éduquer* nos enfants nous même, pour qu’ils deviennent ensuite eux-mêmes. Un enfant n’appartient ni à sa famille, ni à l’Etat. IL n’appartient qu’à lui-même et il est aux bons soins de sa famille et de l’Etat.Il a des devoirs envers eux et ses devoirs peuvent et doivent être appris à l’école comme en famille. En ce sens, l’Instruction En Famille (IEF) n’est pas incompatible avec la Socièté.
Je suis enseignante et je suis pour l’IEF. Je suis républicaine et je suis contre l’école obligatoire. Je suis pour l’Instruction et la base d’un savoir commun, et je suis pour la liberté pédagogique que ce soit à l’école ou en famille. Je suis professeur fonctionnaire et je suis pour une alternative à l’Ecole.
* En réalité, l’autrice fait ici référence à l’Instruction puisque tous les parents font l’Education eux-même à domicile.