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Maud, Nîmes

Je suis professeur des écoles.

J’ai enseigné de la Moyenne Section au CM2. J’aime mon métier, j’aime enseigner. Mais notre famille a fait un choix. Un projet de vie : l’Instruction En Famille (IEF). Alors j’ai fait une parenthèse dans ma carrière de maîtresse pour instruire mes deux enfants (aujourd’hui 4 ans et 6 ans). Je souhaite les accompagner au moins jusqu’à la fin de l’école élémentaire. Pour la suite, nous déciderons ensemble ce qui est le mieux.

Alors pourquoi ce choix d’IEF alors que j’aime l’Ecole ? C’est avant tout un choix pédagogique basé sur le rythme de chacun. L’enfant est curieux tant qu’il ne SUBIT pas l’apprentissage. C’est trop souvent le cas à l’école. Celui qui dirait le contraire n’est pas allé voir la vie en classe depuis trop longtemps. Ou mentirait. A la maison, mes enfants découvrent, cherchent, veulent comprendre. Ils VEULENT apprendre.

Et moi je les guide, je les encourage, je leur donne les moyens d’atteindre leurs objectifs.

Envie d’écrire un livre ou de construire un parc d’attraction pour playmobils ? Bien sûr ! En IEF, on a le temps pour chacun, il n’y a pas de limite, tout devient possible. Il n’y a pas d’horaire. Les apprentissages se font dès le saut du lit jusqu’au coucher, week-end et vacances scolaires inclus. Et comme les parents sont directement impliqués dans l’instruction de leurs enfants, ils savent beaucoup mieux où « placer le curseur » des apprentissages. Tout cela est impossible en classe traditionnelle, malgré les efforts que les enseignants (certains du moins) peuvent faire pour différencier.

Et quel bonheur d’accumuler tous ses souvenirs en famille ! Quel plaisir de rencontrer d’autres familles IEF et de partager une multitude d’idées et de projets ! Généralement, la première objection des gens concernant l’IEF est la socialisation. Il faut vraiment arrêter d’avoir cette image d’enfants enfermés chez eux et coupés du monde ! Les enfants rencontrent d’autres enfants, d’autres adultes. Ils échangent, communiquent, se confrontent à d’autres ! Sans doute sont-ils plus protégés des incessantes querelles et des phénomènes de harcèlement rencontrés à l’école. Est-ce un mal ?

Pas un jour je ne regrette mon choix. Depuis l’annonce d’Emmanuel Macron de vouloir supprimer l’IEF sans raison médicale ou géographique, pas un jour en revanche je ne me demande quoi faire de plus pour le convaincre de me laisser continuer. Mes enfants vont bien, notre famille va bien, Monsieur le Président. Nous sommes de bons citoyens. Nous votons, nous payons nos impôts, nous respectons les valeurs et les lois républicaines. Nous les faisons partager à nos enfants.

Alors… De quel droit nous enlever notre équilibre de vie paisible et heureux ? Si notre famille ne pouvait poursuivre dans sa voie, chacun de ses membres, moi la première, en souffrirait énormément…