Bruno et Julie, Créteil

Bonjour,

Notre fille Jade a 12 ans. Elle a été scolarisée de la maternelle au CE1 à l’école de notre quartier, à Créteil, en région parisienne.
Elle a toujours été décrite comme une élève agréable, curieuse, qui a toujours à cœur de bien faire. Son comportement avec ses camarades de classe, comme ses très bons résultats, ont toujours été valorisés par ses institutrices.
Mais Jade s’angoisse facilement lors des évaluations et les échecs sont très mal vécus. Des craintes qu’elle tentait de compenser par une tendance au perfectionnisme qui l’empêchait de travailler au rythme attendu notamment à l’écrit.
Elle a également tendance à s’investir dans les domaines qui l’intéressent et à se paralyser face aux apprentissages contraints et purement scolaires.
La situation s’est dégradée tout au long de l’année de CE1, et nous nous sommes retrouvés avec une petite fille qui, se sentait « nulle, incapable et inutile », qui avait perdu le goût d’apprendre et pour laquelle écrire deux lignes semblait représenter une véritable torture.
Le fait de devoir rattraper son retard sur les temps de récréations et le soir (en plus des devoirs), créait toujours plus de fatigue et de stress nuisibles à son développement et à sa santé, tant mentale que physique.
Nous avons alors pris la décision de sa déscolarisation avec pour objectifs de :

  • la réconcilier avec le travail, le savoir, les apprentissages afin que ceux-ci ne soient plus à sources de stress, de contraintes et de peur de l’échec,
  • de combler autant que possible ses difficultés à l’écrit,
  • de mettre en place des méthodes bienveillantes, adaptées à sa personnalité et à son mode d’apprentissage pour lui permettre d’acquérir les savoirs et compétences nécessaires à la concrétisation de ses projets de vie.

Nous procédons évidemment aux déclarations annuelles comme la loi nous y contraints et nous soumettons donc, chaque année, au contrôle de l’inspection académique et recevons tous les deux ans la visite de la mairie.
Aujourd’hui, Jade est une petite fille curieuse, joyeuse et dynamique.
Elle est confiante et très investie dans ses apprentissages et ses activités sportives ou culturelles à l’occasion desquelles elle est en contact avec des enfants de tout âge et d’horizons divers.
Quand on l’interroge sur le sujet de l’interdiction de l’Instruction en Famille (IEF), elle répond : « On a mis 4 ans à me réparer et à me redonner confiance en moi, en mes capacités. On ne va pas tout gâcher maintenant, si ? »
Non.
Pas sans nous faire entendre. Pas sans nous battre pour cette liberté…
Dans le cadre de nos séances d’instruction civique et morale, nous avons étudié les droits de l’enfant, la constitution, le fonctionnement des institutions de la république et les valeurs républicaines, elle a
donc confiance en nos instances et espère, comme nous l’espérons également, qu’une « simple » allocution présidentielle ne suffira pas à lui enlever un droit aussi fondamental que la liberté de s’instruire « autrement », au rythme qui lui convient le mieux parce que certains ne respectent pas la loi et que d’autres n’utilisent pas l’arsenal juridique en place pour les y contraindre.

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