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Emilie, Toulouse

Aujourd’hui j’apporte mon témoignage, parmi tous ceux qui ont pu être déposés partout, concernant la volonté de pouvoir conserver et laisser perdurer le choix, notre choix à tous.tes, celui de la liberté d’instruire en famille.

Je suis Émilie, femme, professionnelle petite enfance : Éducatrice de Jeunes Enfants, mère d’un enfant de 2 ans et demi entre tout autres choses.

J’ai pu grâce à ma formation, mes expériences professionnelles observer de nombreux enfants, de nombreuses pratiques d’accompagnement et particulièrement des accompagnements de pédagogies dites alternatives.
Cela m’a confortée dans l’importance de proposer au quotidien un accompagnement respectueux et dans le respect du rythme, des rythmes de chaque enfant.

J’ai pu observer à quel point l’enfant apprend et évolue de lui-même, par lui-même en expérimentant, en jouant et ce grâce à la présence confiante et bien-veillante des personnes qui l’entourent.

Dans le cadre de mon travail d’EJE en tant qu’accompagnante en parentalité, j’avais connu une famille qui avait fait le choix de rester en IEF jusqu’au 6 ans de leur fille. Je trouvais ça super de pouvoir accompagner leur fille au quotidien. Elle venait au lieu d’accueil, elle participait à des activités et elle était très épanouie et avait une grande facilité pour rentrer en communication avec les autres.

C’est donc tout naturellement que lorsque que mon fils est né j’ai fait le choix de l’accompagner moi-même au quotidien et ce le plus longtemps possible, pour lui offrir la possibilité de découvrir tout le monde qui l’entoure à son rythme.

Ainsi, nous évoluons chaque jour en fonction de ses rythmes biologiques et ses rythmes de découvertes.

Nous allons régulièrement à la rencontres d’autres personnes de tous âges, que ce soit dans notre milieu familial ainsi que dans notre milieu social ou simplement dans la vie quotidienne, en allant faire des courses, en allant à divers rendez-vous.

De cette façon, il découvre la vie quotidienne, les personnes qui en font partie sans distinction d’âges, les différents lieux qui existent et il apprend à agir et interagir avec ce monde.

Et je me rend vraiment compte à chaque instant, de son évolution et de tous les apprentissages qu’il fait tout naturellement.

Récemment encore je me suis faite la réflexion que finalement les jeux/ateliers que je proposais, avant de choisir les apprentissages libres et autonomes, étaient presque inutiles dans la mesure où je l’ai vu utiliser un jeu de tri de couleurs et de formes tout seul, sur un matériel que finalement je ne lui avait pas présenté depuis des mois et, sans rien lui dire, il a tout fait naturellement par observation.

J’ai vraiment pris conscience de toute la théorie que j’avais pu avoir sur le fait que l’enfant apprend naturellement en jouant et par imitation de ce qu’il observe des personnes qui l’entoure.

Ainsi aujourd’hui, je ne peux pas dire qu’il est en IEF dans la mesure où il a 2 ans et demi et en même temps c’est ce que je considère que nous faisons depuis sa naissance dans la mesure où ses apprentissages se font à partir de son quotidien en famille, dans la mesure où je l’accompagne dans ses découvertes du monde. Nous sommes aussi inscrits dans des rencontres et activités avec des familles en IEF depuis au moins un an voire plus.

C’est donc tout naturellement qu’aujourd’hui, à deux ans et demi, il parle de façon très compréhensible et construite, il demande pourquoi pour comprendre le fonctionnement des choses, il arrive à établir des raisonnements et de nombreux liens de cause à effet, il interagit facilement avec les personnes et apprend encore les codes sociaux, il dit « s’il te plaît » et « merci » ou « bonjour » par imitation, il compte jusqu’à 3, connaît ses couleurs, le nom de plantes, des villes où ses proches habitent, met la table, range le lave vaisselle, il sait mettre ses chaussures, commence à s’intéresser aux lettres, il réutilise des phrases entendues dans les livres que nous lisons ensemble, il nomme ses émotions, il répète de nombreuses choses qu’il entend de façon adaptée au contexte, il participe à la préparation en cuisine, il connaît les contraires, sait nommer les parties de son corps, il commence à inventer des chansons,….

Tout cela pour dire qu’il a apprit seul via notre quotidien à la maison et dans le monde qui nous entoure, en famille et dans la vie sociale.

Et c’est tout naturellement que je souhaiterai que tout cela puisse perdurer pour qu’il puisse conserver ses propre rythmes biologiques tout en continuant ses apprentissages naturels.

Je finirai en citant Albert Einstein, « Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide ».

Selon moi, le respect naturel des rythmes de l’enfant lui permet de pouvoir développer son plein potentiel d’apprentissage au moment où il est au point culminant sur un apprentissage particulier qui lui est propre. Si à un moment donné il est avide de développer son langage, l’accompagnement quotidien va me permettre de répondre par tous les biais possibles à ce besoin d’apprentissage. Parce que c’est le moment et non parce que c’est prévu au programme (note : j’ai changé planning par programme pour augmenter la référence au langage éducation nationale).