Entré en 1957 à l’école normale d’instituteurs, Jean-Pierre Lepri est « en » éducation et en formation (« nationales ») depuis plus de soixante ans, dont trente années en Afrique, en Amérique, en Asie, en Océanie et en Europe du Nord – comme enseignant, formateur, inspecteur, directeur, expert-consultant pour l’UNESCO et pour divers gouvernements… Il est titulaire de quatre diplômes de troisième cycle universitaire (deux doctorats et deux D.E.A.) et commandeur de l’Ordre français des Palmes Académiques.
L’éventail de ses références et son expérience lui permettent maintenant de mieux voir et de mieux comprendre que, dans l’acte d’enseigner/éduquer/former, beaucoup de choses importantes se passent au-delà de ce qui est supposé être enseigné. Ceci à l’insu, le plus souvent, de l’enseignant/éducateur/formateur, de « ses » apprenants, de leurs commanditaires, sans que la bonne foi ou l’éthique de chacun soient nécessairement en cause.
La question n’est pas sur l’usage de la liberté, elle est sur la liberté elle-même. De toutes manières, il devrait ne rien se passer sur le sujet – car il faudrait dé-ratifier les traités internationaux (CIDE et Charte européenne notamment + Jurisprudence du Conseil constitutionnel : décision 77-87 DC du 23 novembre 1977, art. Premier).
Macron invente un ennemi de la République (l’IEF) pour fomenter la peur des foules, lesquelles se rassembleront alors sous sa bannière protectrice – vieille ficelle politique : c’est ainsi que, dans les médias, l’insécurité augmente avant les élections présidentielles. Unis dans la réaction, dans le contre commun, nous sommes désunis dans l’action, dans le pour…
Ce n’est jamais que la liberté (ici d’instruction) qui est attaquée par le Prince, alors qu’elle fait partie de la devise républicaine qu’il devrait défendre.
Parce qu’il feint d’être incapable de contrôler une madrassa d’une douzaine d’enfants, l’État supprimerait la liberté d’instruire pour 50 000 élèves, dont la majorité (40 000) sont tout simplement scolarisés à la maison (par le CNED) – alors qu’il contrôle plutôt bien 12 millions d’élèves et leur famille (+ les 40 000 CNED) via les écoles ! Qu’il se donne les moyens, mais ils les a déjà, de vérifier que la liberté d’instruction ne recouvre ni maltraitance, ni dérive sectaire, ni mœurs contraires à la République – et non, comme il le fait stupidement, seulement sur des tests de niveau scolaire.
Le pire, sur ce point, c’est que l’État est encore plus nul que les IEF puisqu’en France, à l’âge de 15 ans (après 10 ans d’école), 1,1%des élèves sont de vrais lecteurs (niveau 6 en lecture), environ 1,8% atteignent le niveau 6 en math et 0,4% atteignent le niveau 6 en sciences (enquête PISA 2018). Ces niveaux 6 sont ceux que notre système scolaire se propose de faire atteindre à nos enfants. Personne ne songe à sanctionner les professionnels pour leur piteux résultat, alors que l’État l’envisage pour des parents non-enseignants – avec la menace de scolariser les enfants dans un système scolaire qui fait pire que celui qui était le leur précédemment.