Nous sommes une famille avec 3 enfants.
Mon fils, l’aîné, a toujours été en décalage et a très tôt été diagnostiqué comme Haut Potentiel (HP). Il a subit des violences d’adultes (maîtresses, ATSEM) comme d’enfants de sa classe tous les ans depuis son entrée en petite section.
Étant en avance il s’ennuyait, avait dès réflexions de “bon à rien”, “toujours dans la Lune !” Avec des résultats pourtant excellents. Suite à un énième harcèlement, il m’a parlé de suicide du haut de ses 7 ans. Nous avons décidé de tenter l’école à la maison, le temps que ce petit homme reprenne confiance en lui et en l’être humain en général.
Nous avons vu notre fils revivre, retrouver le sourire, reprendre goût en la vie (la confiance en soi a encore besoin de temps pour être reconstruite). Nous rencontrions 4/5 fois par semaine d’autre familles en Instruction En Famille (IEF) au musée, lors d’activités éducatives, en forêt, lors d’activités sportives, etc. Mon fils a pour la première fois de sa vie lié des liens avec des enfants de son âge et s’est même fait des amis (et pour lui, ce n’est pas un petit mot).
J’ai deux filles qui, elles, n’ont jamais eu de soucis depuis leur entrée à l’école. Elles n’ont pas côtoyé les mêmes maîtresses et ATSEM que mon fils et ont réussit à s’intégrer parfaitement à l’école.
Nous sommes pour laisser le choix de leur éducation à nos enfants car ce sont eux, les premiers concernés. Notre fils a donc décidé de rester en IEF, mes filles ont voulu rester à l’école car elles s’y sentaient bien. Nous étions donc une famille mixte, absolument pas contre l’école (j’ai même préparé le concours de professeur des écoles) mais pour que l’on s’adapte à l’enfant, conscients que tout le monde ne peut pas rentrer dans le moule.
L’obligation du port du masque dès 6 ans a pourtant tout bouleversé. Nous en avons longuement discuté et nos filles n’étaient pas prêtes à porter ce masque toute la journée. Nous avons décidé ensemble de les passer en IEF le temps que la vie “normale” reprenne son cours.
En discutant avec nos filles, nous avons pourtant appris que la rentrée de septembre n’avait pas été si parfaite, qu’elles s’ennuyaient beaucoup en classe, passaient leur temps à “aider les autres pour s’occuper”, commençaient à être mises à l’écart par les autres, moquées pour un bonnet porté un jour de soleil, un vêtement “pas comme il fallait”, etc.
Après ce premier mois à la maison, elles ont avancé sur le programme scolaire de 5 mois, on repris le goût d’apprendre et sont plus détendues,… Nous ne savons pas si elles accepteront d’y retourner une fois l’obligation du port du masque levé.
Nous sommes donc une famille qui s’est adaptée à ses enfants, heureuse de pouvoir avoir le choix de l’IEF comme de l’école publique, d’avoir la possibilité d’avancer au rythme des enfants au delà d’un programme. Et nous avons surtout hâte de pouvoir sortir de ce confinement et de retrouver toutes les familles IEF qui rythmaient nos sorties hebdomadaires et éducatives.